Thème: Jeudi, le 18 juillet 2013

Le Premier ministre Victor Ponta: Je voudrais voir que les sociétés de Roumanie qui fonctionnement honnêtement sont contrôlées une fois tous les trois ans, non pas tous les trois mois

Allocution du Premier ministre Victor Ponta au lancement de la version en roumain de la 9ème édition de la Carte blanche des PME de Roumanie


M. Victor Ponta: En premier lieu, je tiens à remercier pour l`invitation - je reconnais que vous avez eu un facteur de pression au sein du Gouvernement, extrêmement ferme Mme la ministre Grapini, et, en fin de compte, j`ai cédé à la sensibilité. Réellement bien souvent je dis que Mme Grapini n`est pas un ministre du Gouvernement, mais elle est votre ministre au Gouvernement, la voix du peuple des PME. Je tiens également à vous dire que j`ai voulu participer parce que, d`ordinaire je vous fais une grande injustice. J`ai des entrevues chaque jour avec deux ou trois compagnies, je participe à des inaugurations, à l`expansion d`investissements. Il est vrai que j`en tiens compte de la grandeur : s`il y a une création de plus de 300 emplois, s`il y a quelques dizaines de millions d`euros pour l`investissement. ; Cela ne veut cependant dire que je ne continue d`apprécier les PME, car je sais bien combien sont importantes les PME, je ne connais aucune économie au potentiel positif qui soit fondée uniquement sur les grandes compagnies. Je pense qu`il y a un rapport, une certaine balance entre les ces deux catégories économiques dont la Roumanie a également besoin. Troisièmement, je pensais commencer par une blague amère, mais Où il y a aussi un bon côté. Je tiens à vous féliciter car, en dépit des efforts des gouvernements, vous survivez toujours. Vous êtes extrêmement récitants, tous les gouvernements de ces derniers temps ont fait, naturellement, sans le vouloir, des efforts pour supprimer ; en voyant ces chiffres, que des compagnies ont résisté, que certaines même se sont développées je pense que c`est un bon signe. Il y a toutefois deux idées importantes que je voulais évoquer et j`ai constaté que vous aussi vous les avez mentionnées dans votre présentation. Je pense que le problème numéro 1 de la Roumanie et de l`Europe, mais maintenant il s`agit de la Roumanie, c`est de chercher à nous soucier tout d`abord de nous-mêmes, pour le développement actuel de l`économie c`est le manque de crédits, c`est le problème le plus difficile. Nous sommes tombés d`une extrême dans l`autre : si avant 12008 – non seulement en Roumanie, mais partout, en Amérique, en Europe, les crédits étaient accordés à tout demandeur et après la crise financière nous sommes tombés dans l`autre extrême où il est extrêmement difficile pour quelqu`un de se voir accorder un crédit. Et la plus rapide chose que fait la banque est d`exécuter les débiteurs. Les banques sont devenues des agences immobilières, en agences qui vendent des voitures, vos actifs. Mais lorsque vous allez demander un crédit il y a des difficultés énormes. Il est évident que nous ne pouvons pas influence directement cette situation. Et il y a ici un problème spécifique de la Roumanie, le fait que nous avons une grande banque roumaine, l`Eximbank- qui, tant qu`il est possible, soutient les petites entreprises roumaines. Je ne voudrais pas que la CEC soit une banque comme les autres. Mais, enfin, c`est une politique bancaire. Ce que le Gouvernement peut faire c`est de chercher autant que possible de ne pas vous faire concurrence sur le marché des crédits et toutes les rémissions de cette année que nus avons cherché à faire, des titres d`Etat et des emprunts, nous les avons transférés sur le marché externe pour ne pas vous faire une concurrence déloyale. Entre le Gouvernement et les PME, la banque préfère accorder des crédits au Gouvernement. Grâce à la stabilité tout est bien simples : il y a une entrevue entre trois financiers et le problème est résolu. Je pense que c`est une concurrence déloyale qui, tout simplement, vous détruit, c`est pourquoi, le Gouvernement cherche à sortir sur le marché externe de capital, pour laisser vous laisser à vous la liquidité nationale. Mais cela nous ne pouvons pas le faire sans avoir un accord avec le FMI et avec la Commission européenne, parce ce sont eux qui nous délivrent le certificat. Oui, le Gouvernement de la Roumanie peut aller s`emprunter à de très petits intérêts. Par ailleurs, ayant u accord avec les établissements internationaux, nous pouvons apporter dans le pays et non seulement vous laisser, vous, entamer des contrats avec els banques commerciales, nous pouvons faire venir dans le pays des fonds en provenance d`autres établissements internationaux, la Banque mondiale, la BEI, la BERD, ressources utilisées par le Gouvernement dans les travaux publics, des autorités publiques centrales et locales, et ainsi, inévitablement cet argent-là arrive chez vous. Il y a aussi un troisième aspect dans nos accords avec les établissements internationaux, celui, la persévérance de réduire les arriérés. Et la réduction des arriérés n`est pas seulement un objectif exigé par le FMI, car en le respectant on évite ainsi votre faillite. Et ceux d`entre vous qui avez à recevoir de l`argent des mairies, des conseils départementaux, des ministères, des autorités, le grand problème avec les arriérés, je répète n`est pas de respecter oui ou non l`exigence, mais le grand problème c`est que derrière l`arriéré il y a une compagnie comme vous autres qui, d`ordinaire, attend d`être payée pour le service rendu, ou le travail effectué, elle a des difficultés pour s`emprunter à la banque afin de payer les salaires et les taxes – impôts, elle doit attendre cinq mois - une année pour se voir payer par le bénéficiaire. Vous voyez aussi que dans toute l`Europe il y a de nouvelles dispositions presque chaque mois, en Espagne, en Italie, en France, car il est de plus en plus difficile de contracter un crédit. On ne pas relancer une croissance économique en gardant son argent dans la poche. Je doute que vous, les représentants des PME vous soyez tellement riches pour pouvoir vous permettre de financer infiniment votre propre affaire. C`est à cet effet qu`il y a des banques, pour financer des affaires, il est vrai, non seulement des booms immobilières et des titres d`Etat, mais au-delà de cet aspect au niveau européen si le Gouvernement roumain parvient à ne pas s`emprunter aux banques de Roumanie, et il peut apporter de l`argent en provenance des établissements internationaux, je pense que c`est un succès pour vous.
Maintenant, quelques mots concernant les fonds européens. Je pense que ce fut la tragédie la plus grande de ces 7 dernières années pour la Roumanie le fait que, pendant la crise, 6 années après notre entrée dans l`UE, nous n`avions absorbé que seulement 7% des 20 auxquels nous avions droit, un vrai désastre. Le fait que nous sommes parvenus à 21%, M. le ministre Teodorovici, m`en informe chaque jour, n`est pas un grand succès. Nous sommes encore loi du pays en dernière place, la Bulgarie, qui, je ne me trompe pas, a atteint un taux de 30%. Ce que nous avons le mieux réussi, pratiquement, c`est qu`en empruntant au Trésor de l`Etat, nous avons pu faire des payements pour un grand nombre de programmes. Le cauchemar avec le POSDRU, le vôtre surtout, pour être parvenus à....le vôtre en premiers lieu, parce vous avez pu vous emprunter, vous avez eu obtenu l`argent, vous êtes entrés en faillite en attendant l`argent des fonds bloqués ; au bout d`efforts énormes des ministres et des ceux de l`Autorité de management, nous les avons débloqués. Le fait que nous avançons de l`argent du Trésor pour les payements, ou qu`il s`agit de comptes, ou de l`environnement, de /.../ vous devez le ressentir, parce que, en fin de compte, l`argent arrive chez vous. Naturellement, le bénéficiaire est une autorité publique ou un syndicat, une université ou ..., mais plus loin ils doivent travailler avec une firme quelconque. Dans ce contexte, à la suite des terribles pressions de Mme Grapini, nous avons pris une autre décision risquée, j`espère quand même qu`elle s`avère bonne. Vous savez très bien que nous faisons les payements au POS CCE, bien que le POS CCE est encore suspendu, nous espérons le faire débloquer en septembre ou octobre mais il y a ce risque que nous avons assumé et le Ministère des Finances s`en est montré bien triste une certaine période. Mais je puis m`imaginer, non seulement de ce que m`a dit Mme la ministre, mais aussi de tout ce que me disent ceux que je connais qui ont une PME, ce que signifierait pour vous que je vous dise : « Oui, vous avez gagné le programme, vous avez fait les travaux, mais nous ne pouvons pas vous donner l`argent. Venez essayer encore dans une année ou deux ou cinq ou sept en attendant le Ministère des Finances puisse le procurer». Donc, pour achever ce sujet, si nous, ceux du Palais Victoria, qui voyons du point de vue macroéconomique, mais n`oublions pas ce qui est petit, mais important, si nous parvenons, du point politique à faire ce que nous envisageons, on vous aidera en sorte de ne pas vous faire concurrence aux crédits, en cherchant à apporter des crédits moins chers dans le pays afin que le payement soit aussi proche que possible du décomptage, car pour les PME c`est le ballon d`oxygène dont vous avez besoin.
Le deuxième sujet et le dernier que j`évoque ce jour c`est que je n`ai jamais compris, et me voilà Premier ministre pour changer ce que je n`ai pas compris en Roumanie, pourquoi la firme qui paye un impôt est la plus contrôlée, tandis que la firme qui se prétend intelligente, ne déclarant pas ses revenus, est moins contrôlée tant par la Garde financière, par l`adminsitration financière nombre d`autres institutions. C`est pourquoi, lorsque nous avons conçu la restructuration de l`ANAF, j`ai tenu compte justement de cette idée d`un homme qui n`a pas travaillé aux finances, car si l`on demande à ceux des Finances, ils diront que rien ne peut être changé. Et nous avons dit : la nouvelle Direction antifraude - la Garde financière et le Contrôle douanier ont été supprimés – doit avoir deux objectifs. En premier lieu on ne doit plus aller à chaque firme ou société, à chaque kiosque ou micro entreprise, mais là où il y a effectivement une grande évasion fiscale : alcool, tabac pétrole, fruits et légumes. Que ces quatre secteurs soient bien contrôlés et ce n`est qu`ensuite qu`on cherchera vois si vous avez déposé les déclarations ou bien rédigé les documents comme l`exige un inspecteur de la Garde. Je pense que c`est bien celui–ci le rôle d`une Direction antifraude et non pas de courir après chaque petite PME, mais détecter la fuite des milliards de lei, d`euros –les évaluations sont différentes.
Troisièmement, je veux croire que par les administrations financières le contrôle financier est fait tous les deux ans ou comme fixé, à trois. Je voudrais voir les sociétés, la plus grande partie d`entre elles, je parle de celles qui sont honnêtes, fonctionnant conformément à la loi, que réellement elles sont contrôlées tous les trois ans et non pas tous les mois les trois semaines ou les trois jours, car il est impossible, dans ces conditions, de dérouler une activité normale. Et il y a encore quelque chose : Si je paye toutes les taxes et l`autre ne les paye pas ou il n`est jamais contrôlé, il est évident que je puis pas résister sur le marché. C`est un objectif que neuf hommes sur dix m`ont dit que nous ne parviendrons pas à changer quelque chose qui fonctionne depuis 23 ans en Roumanie. Permettez-moi de me proposer des objectifs, même difficiles d`atteindre, parce que si nous ne le faisons pas maintenant, il est clair que nous ne le ferons ni dans les 20 ou 30 ans à suivre. Voilà donc ce que je voulais vous dire à cette occasion.

Et pour conclure, en tant que politicien, comme tous les politiciens, je me fâche contre tout le monde, au lieu de me fâcher contre ceux qui me fâchent. En lisant hier la presse, on avait le sentiment qu`il ne faut plus faire d` investissements. J`ai fait erreur en me fâchant contre toute la presse, j`aurais dû dire de qui je parlais, d`un journal financier. Et je m`explique : lors de la conférence de presse avec le Premier ministre Français, M. Ayrault, une jeune journaliste pose la première question à M. le Premier ministre français en lui demandant s`il fera quelque chose pour rééquilibrer la balance commerciale Roumanie - France qui était positive pour la Roumanie. Le premier ministre Français m`a regardé surpris et, heureusement, avec intelligence, a affirmé avec compréhension « Oui elle est roumaine ». Elle était mécontente que nous ayons une balance commerciale positive avec la France, donc la France devrait faire quelque chose pour diminuer nos exportations. Le premier ministre s`est vite rendu compte que c`était une roumaine, car il aurait eu une certaine difficulté à expliquer à un journaliste français, pour les Français, pour quoi le commerce avec la Roumanie est favorable à la Roumanie. je veux par cela souligner une seule chose et je demande des excuses à la jeune journaliste, mais l`image que nous faisons voir en ce qui nous concerne est essentielle. Je veux dire qu`en Roumanie je n`ai jamais entendu dire de belles choses de Roumanie comme j`en ai entendu affirmer les étrangers, ceux qui investissent en Roumanie et qui disent « Nous nous sentons très bien en Roumanie, nous voulons continuer d`investir ». Je voudrais croire que le changement le plus grand que nous sommes en train de faire c`est que vous puissiez dire 50% des firmes, ou même 40% vont se développant. On ne peut rien faire, même pas dans l`économie sans confiance, sans un effort collectif ... je ne veux pas dire que l`on ne souligne pas les mauvaises choses, la bureaucratie, la corruption et toutes les autres, que d`ailleurs ce n`est pas nous qui les avons inventées, mais personnellement, je pense qu`après quelques années très mauvais, il doit y avoir quelques années très bonnes. Il ne dépend que de nous de pouvoir mettre en valeur ce que nous avons ou nous nous contentons dans la tradition bien connue que le malheur arrive et, éventuellement, appeler au secours pour nous qu`on mette fin à notre souffrance.
Je vous remercie beaucoup pour votre invitation et j`espère quand même que mes opinions ont été optimistes.