Thème: Jeudi, le 11 juillet 2013

Victor Ponta: J`apprécie cette rencontre comme une relance d`un partenariat stratégique entre la Roumanie et la France, au moment où nous entamons des actions concrètes, de collaboration dans tous les domaines

Déclarations conjointes de presse du Premier ministre Premier Victor Ponta et du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault


Victor Ponta: Je veux commencer en remerciant M. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault, et les membres de la délégation française pour leur visite d`aujourd`hui, ainsi que pour la manière extrêmement chaleureuse et constructive dont j`ai été reçu récemment à Paris par M. le Premier ministre et par le Président François Hollande. Je voudrais apprécier cette rencontre comme une relance réelle du Partenariat stratégique entre le Roumanie et la France, au moment où, à part les belles intentions, nous entamons des actions concrètes, pragmatiques, de collaboration dans tous les domaines.
Nous sommes d`autant plus honorés par cette visite, que demain nous allons célébrer ensemble la Fête nationale de la France et que c`est un moment que nous apprécions extrêmement. Je constate avec satisfaction qu`actuellement les relations bilatérales ont atteint un niveau de collaboration beaucoup supérieur à celui de ces dernières années.. J`ai discuté avec M. le Premier ministre Ayrault de l`excellente collaboration politique, des résultats extrêmement positifs obtenus des nos deux ministres de l`agriculture dans l`adoption de la politique agricole commune de l`UE, des positions communes de la France et de la Roumanie concernant les accords de collaboration et de libre échange avec les Etats-Unis d`Amérique et avec d`autres pays. J`ai été très fier du fait que la Roumanie, aux côtés de la France, a lutté pour une meilleure préservation des droits de l`industrie européenne, dans le domaine de l`audiovisuel et de la cinématographie. De même, nous avons eu une position commune constructive pour ce qui concerne le démarches de la Serbie et du Kosovo visant leur intégration européenne et, évidemment, nous avons fait savoir une fois de plus l`intérêt tout à fait spécial de la Roumanie et la demande de soutien de la France pour l`intégration de la République de Moldavie dans les structures européennes. Dans les domaines importants de politique externe, également, visant le Mali, la Syrie, la Roumanie et la France sont coude à coude et ont des positions absolument coordonnées. Il est très important qu`u cours de cette visite nous accentuions notre collaboration économique et le développement des investissements.
J`ai exprimé le soutien du Gouvernement de la Roumanie pour les investissements des compagnies françaises en Roumanie et pour les relations commerciales bilatérales. Dacia, Orange, Vinci, Eurocopter, Thalès, sont des compagnies actuelles qui investissement en Roumanie, créent des emplois et renforcent la relation économique entre nos deux pays et je tiens à ce que nous continuions à mettre l`accent particulièrement sur les relations économiques. J`ai discuté également avec M. le Premier ministre Ayrault d`un défi important pour nous, à savoir, l`intégration de la minorité rome. Je tiens à exprimer une fois de plus devant le Premier ministre français et de nos partenaires européens que la Roumanie assume toutes les responsabilités qui lui incombent en la matière. La solution, à moyen et long terme, à ce problème est leur intégration ici, en Roumanie. Naturellement, nous avons besoin de collaboration, de soutien, afin que cet objectif à moyen et long terme soit accompli. Nous avons une excellente collaboration dans le domaine policier dans la lutte contre la criminalité. Nous avons développé une relation entre les représentants des autorités locale justement pour une meilleure intégration de la minorité rome ici, au sein des communautés locales de Roumanie et nous sommes très persuadés que par des investissements dans l`éducation, dans l`assurance de meilleures conditions de vie ici, en Roumanie, à la minorité rome, nous pouvons avoir des résultats à long terme. J`apprécie beaucoup la position constructive du Gouvernement français et son soutien pur une approche correcte, constructive, pragmatique de ce problème et je tiens à dire chaque fois que nous ne devons pas oublier la contribution positive d`un très grand nombre de Roumains au développement de la société française. Nous allons participer après cette conférence à l`inauguration du Lycée français de Bucarest, qui porte le nom d`une grande personnalité française d`origine roumaine. Je suis très heureux de continuer à voir qu`en Roumanie il y a beaucoup de francophones, des francophiles, que la Radio France internationale, la chaîne TV5 ont encore de l`audience et je pense que nos liaisons culturelles et d`éducation nous unissent aussi dans le futur. Je vous remercie et je souhaite qu`il y ait aussi souvent que possible des rencontres entre les représentants de nos deux pays.

M. Jean-Marc Ayrault : Merci, Monsieur le Premier ministre !
Monsieur le Premier ministre Ponta,
Je voudrais vous vous dire un très grand merci pour l`accueil et vous dire aussi le grand plaisir que j`ai d`être ici, à Bucarest, dans votre pays, la Roumanie, accompagné d`une délégation importante de ministres et de parlementaires, que je salue. Je profite de cette occasion pour vous dire que nous nous sommes vus en février, ce n`est pas si loin, nous nous revoyons ici, alors que ça faisait six ans qu`il n`y avait pas eu la visite d`un Premier ministre français à Bucarest. Je suis heureux de réparer en quelque sorte cette absence, parce que nous avons en commun non seulement une langue d`origine latine, une culture, un attachement à des valeurs communes, nous avons aussi un rôle à jouer en Europe : des partenariats économiques, des visions souvent très proches et vous l`avez rappelé, sur les plans politiques et stratégiques, une manière de contribuer à relance de la croissance e en Europe et puis, d`aborder de façon franche, et vous l`avez fait il y a quelques instants, les questions les plus difficiles, y compris la question de l`intégration de la population rome. Nous avons beaucoup en commun et je voudrais profiter de cet instant pour rappeler que vous êtes un pays important de l`Union européenne, avec les 20 millions d`habitants, et que nos échanges économiques sont nombreux, le niveau du commerce extérieur plus de six milliards et trois milles entreprises françaises sont ici présentes et puis il y a encore énormément de perspectives de coopération économique, j`y reviendrai, vous avez vu, il y a quelques instants ces signatures qui symbolisent cette avancée, je crois que c`est important de dire à nos opinions publiques que nos deux gouvernements sont déterminés à renforcer dans l`intérêt de chacun de nos pays, mais aussi dans l`intérêt de l`Europe la coopération entre nos deux pays /../ .
J`ai eu l`occasion de vous remercier, Monsieur le Premier ministre, comme je l`ai fait aussi auprès du Président de la République pour l`excellente coopération que nous avons eue dans la décision qui a été prise par l`Union européenne concernant l`exception culturelle, avant de commencer un long processus de négociations entre l`Union européenne et les Etats-Unis. Je vous ai remercié également pour l`étroite collaboration que nous avons eue entre nos ministres de l`agriculture pour la nouvelle étape de la Politique Agricole Commune. Je vous ai remercié aussi pour votre soutien dans l`intervention au Mali et sur beaucoup d`autres sujets également. Je vous ai remercié aussi pour le soutien que vous apportez pour la France notamment, puisque vous avez encore une représentation en Syrie, pour la défense des intérêts français. Il y a beaucoup de choses que nous faisons ensemble. Et c`est l`occasion de le rappeler et de vous remercier encore une fois chaleureusement.
Vous avez évoqué beaucoup de sujets, notamment culturels : la radio, la télévision, le Lycée que nous avons inauguré ensemble, Anna de Noailles, je ne veux pas y revenir dans le détails, mais c`est essentiel, la coopération universitaire également, et puis vous avez abordé deux points : la question de l`intégration de la population rome et je salue votre courage, puisque vous l`avez dit en France, vous le redites en Roumanie pour la population roumaine. C`est d`abord à la Roumanie de tout faire pour intégrer ces populations. Mais nous devons le faire ensemble, avec le soutien de l`Europe dans la clarté et la responsabilité respectives. Et puis, dans le même temps, nous avons décidé de renforcer notre coopération en matière policière et judiciaire pour lutter contre les réseaux mafieux organisés qui exploitent la pauvreté de ces populations.
Puis, le dernier point, c`est adhésion de la Roumanie à l`Espace Schengen. La France est favorable à... selon des modalités qui n`affecteront pas la sécurité, évidemment, de toute l`Europe, à avancer, dans une première étape, consistant à lever les contrôle aux frontières aériennes. Je vous l`avez dit, d`ailleurs, lors de votre visite à Paris, je le redis ici, à Bucarest.
Question, adressée au Premier ministre français : L`augmentation de ces deux dernières années des exportations de la compagnie Dacia vers la France a fait en sorte que la balance commerciale de la Roumanie sur la relation France. Soit positive. En tant que Premier ministre de la France, cela ne vous dérange pas ?
M. Jean-Marc Ayrault: Ce qui est important, Madame, c`est que les échanges commerciaux soient en progression entre la France et la Roumanie. Pour la France, parmi les pays des Balkans et les pays de l`Europe du sud-est, la Roumanie c`est plus de la moitié des exportations françaises, plus de trois milliards d`euros, c`est un montant important et qui, et je le crois, d`ailleurs l`Accord qui vient d`être signé en est la preuve, et beaucoup d`autres accords qui vont intervenir les prochaines semaines et les prochains mois vont augmenter ces chiffres. Et ces échanges sont équilibrés, et c`est normal, il est souhaitable que notre coopération économique soit gagnant-gagnant.
Question (la radio française RTL) : question pour M. Jean-Marc Ayrault: les chiffres de l`inflation ont été publiés ce matin. Le taux de la rémunération du Livret A devrait être 1%. Le confirmez-vous et comptez-vous faire quelque chose pour amoindrir ce taux ?
M. Jean-Marc Ayrault: Cette question vous me l`avez posée déjà l`année dernière, puisque vous comprenez parfaitement la règle du jeu. La règle du jeux c`est que le taux de rémunération du Livret A tient compte chaque année du taux de l`inflation constatée. Et comme le taux de l`inflation est plus bas que l`année dernière, puisqu`il est constaté à 0,8 , il y aura donc une décision à prendre, comme ça a été le cas l`année dernière. Il y a des règles du jeu pour également décider du aux de rémunération du Livret A : le Gouverneur de la Banque de France va donc être amené à faire des propositions et ensuite une décision sera prise. Il y a deux choses qu`il faut souligner : une inflation basse et donc la hausse des prix est limitée, c1est bon pour le pouvoir d`achat. Mais, en même temps, il est important que le taux de rémunération du Livret A soit garanti. Eh bien, je vous ai dit que le Gouvernement fera ce qu`il faut pour que le pouvoir d`achat des épargnant soit également préservé.
Q. (Agence France Presse en Roumanie) : Le Gouvernement roumain a changé de discours dans la question concernant les Roms, mais les ONG de spécialité ont montré dans un rapport publié cette semaine que les progrès concrets en vue de l`intégration sont presque inexistants entre 2012 – 2013. Les programmes existants pour les médiateurs scolaires et sanitaires ont été continués, mais il y a très peu de mesures concrètes. Alors, quelles mesures concrètes allez-vous appliquer dans le futur pur améliorer la situation des Roms en ce qui concerne, comme venez de dire, l`éducation et la création d`emplois ?
M. Victor Ponta: Il y a là deux aspects importants. En premier lieu, justement la procédure d`utilisation des ressources financières et nous mettons en oeuvre les programme d`intégration des Roms. Les organisations non gouvernementales que vous invoquez sont responsables depuis 20 de ces politiques, tandis que le gouvernement actuel seulement depuis un an. Mais en 20 ans de mise en application de ces politiques, de grandes sommes d`argent ont été utilisées, il y a eu un grand nombre de débats, mais, malheureusement cela s`est avéré un système inefficace. Donc, la décision du Gouvernement c`est d`utiliser mieux les ressources financières pour des projets concrets, comme c`est le cas de Ferentari, le plus grand quartier bucarestois,qui a un projet spécial consacré à l`intégration et à l`amélioration du niveau de vie. De même, je parle de projets concrets de stimulation la présence à l`école des enfants en provenance de familles de Roms, de discrimination positive dans l`embauche dans les institutions publiques et de programmes, cette fois-ci, consensuels relatifs à l`embauche des roms dans les compagnies privées.
Le Gouvernement déploie des efforts pour être efficace et pragmatique et j`apprécierais un changement vers le pragmatisme et efficacité des organisations non gouvernementales.
Q. ( l`Agence France Presse, pour le Premier ministre français): Notre ministre, M. Montebourg déclarait qu`il était favorable à la création d1une compagnie publique chargée d`exploiter de manière écologique les gaz de schiste, ce qui a créé une polémique à Paris, Mme Bateau ( ?) déclarant que le Gouvernement doit sortir d`une „ambiguïté permanente” , je cite, à l`égard des gaz de schiste. Quelle est votre réaction?
M. Jean-Marc Ayrault: En matière de polémique, les positions du Gouvernement français sont extrêmement claires. Le Président de la République, comme moi même, nous nous sommes exprimés déjà à de nombreuses reprises, comme c`est bien le cas, notamment, l`année dernière lors de la Conférence environnementale: c`est clair qu`il est exclu d`exploiter des gaz de schiste aujourd`hui en France, car l`autorisation n`a d`ailleurs pas été donnée et cette position sera évidemment maintenue. Le ministre de l`Environnement, Philippe Martin s`est d`ailleurs exprimé très précisément, et à juste titre en ce sens hier. En ce qui concerne le Gouvernement français, il est important de rappeler que sa position consiste à travailler et à préparer la transition énergétique. Et, le gaz de schiste n`est pas dans l`équation du Gouvernement. Notre objectif c`est de réduire la consommation d`énergie et en particulier, l`énergie fossile dans notre pays. Et ça passe par une politique offensive d`efficacité énergétique et donc, d`économie d`énergie. C`est d`ailleurs l`un des éléments du plan que j`ai présenté le mardi dernier. Et puis, le deuxième objectif, c`est de modifier notre bouquet énergétique. Aujourd`hui 75% de l`électricité sont d`origine nucléaire, elle doit être de 50%. Elle doit être accompagnée de ces politiques offensives en matière d`économie d`énergie, de sobriété énergétique, mais également elle doit être accompagnée d`une politique d`investissements offensifs dans les énergies renouvelables. Voilà la politique du Gouvernement ! Il n`y a qu`une politique du Gouvernement et puisque vous me donnez l`occasion de le rappeler, je ne cesserai jamais de rappeler que la politique du Gouvernement sur ce sujet, sur comme d`autres, sur comme beaucoup d`autres, elle est claire, elle est cohérente, et la condition de son efficacité c`est qu`elle demeure claire et cohérente et elle le demeurera.
M. Victor Ponta. : Merci. Cela, avec les gaz de schiste vous ne traduisez plus, n`est-ce pas ?