DECLARATIONS

 
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Déclarations du Premier-ministre, Monsieur Adrian Năstase à la suite de sa visite à Strasbourg et à Bruxelles - L`Aéroport d`Otopeni, Le 25 janvier 2001



Permettez-moi de vous dire quelques mots au sujet des principaux éléments de la visite que je viens d`effectuer à Strasbourg et à Bruxelles.

Avant de répondre à vos questions, je vais essayer de vous présenter, en essence, les éléments de programme et les messages que j`ai transmis et, également, les messages que j`ai reçus.

Au sujet du programme: à Strasbourg j`ai rencontré Lord Russel Johnston, le président de l`Assemblée Parlementaire du Conseil de l`Europe, M. Walter Schimmer, le secrétaire général du Conseil de l`Europe, M. Raphaël Alomar, le gouverneur de la Banque d`Investissements et de Développement du Conseil de l`Europe, le président de la Cour Européenne des Droits de l`Homme et Mme Catherine Trottman, maire de la ville de Strasbourg.

J`ai tenu une allocution au sein de l`Assemblée Parlementaire, j`ai participé à la réunion de la Commission Juridique et à la réunion du Groupe Socialiste de l`Assemblée Parlementaire.

J`ai eu plusieurs entretiens avec la presse et j`ai organisé une conférence de presse au siège de l`Assemblée Parlementaire.

A Bruxelles, j`ai eu, également, des entretiens avec de hauts responsables. J`ai rencontré M. Romano Prodi, le président de la Commission européenne, Lord George Robertson, le secrétaire général de l`OTAN, Mme Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen, M.Guy Verhofstadt, le Premier ministre de la Belgique, M. Javier Solana, le secrétaire général du Conseil de l`Union européenne.

Parmi les commissaires européens je me suis entretenu avec M. Verheugen, le commissaire pour les questions concernant l`élargissement de l`Union, M. Chris Patten, commissaire pour les relations extérieures, M. Antonio Vitorino, commissaire pour la justice et les affaires intérieures et M. Solders Mira, commissaire pour les affaires européennes et monétaires.

Des parlementaires européens je voudrais mentionner M.Guido Podesta, vice-président du Parlement européen, la baronne Emma Nicholson, premier vice-président de la Commission pour les Relations Extérieures et, aussi, le président et les vice-présidents du Bloc Socialiste du Parlement européen.

J`ai participé à des débats extrêmement intéressants au sein des commissions de Politique Externe, des Droits de l`Homme et celle de Défense et de Sécurité Européenne du Parlement Européen.

J`ai eu différents entretiens avec les représentants des médias belges, et internationaux et, naturellement, avec ceux de Roumanie, pendant des conférences et lors des interviews.

Je vais essayer de vous présenter d`une manière synthétique les messages que j`ai voulu transmettre.

Avant tout, le fait que l`intégration dans l`OTAN et dans l`UE représentent des priorités absolues pour notre gouvernement. J`ai également souligné que les mesures adoptées sur le plan institutionnel pour la récupérations des retards et l`accélération des processus d`intégration dans l`UE et l`OTAN représentent des éléments d`intérêt majeur pour notre action gouvernementale. Nous sommes convenus que la Roumanie présente les semaines à venir non pas de déclarations, mais des commentaires et des faits qui visent à refaire la crédibilité de notre pays.

Nous avons tenu à assumer cette responsabilité, sachant qu`à Bruxelles on considère, malheureusement, que la Roumanie a fait ces dernières années un très grand nombre de promesses, mais qui n`ont pas été tenues. J`ai proposé un partenariat avec l`UE et avec l`OTAN destiné à accélérer les processus d`intégration, nous sommes tombés d`accord sur la création de certaines missions techniques à Bucarest, sur l`envoi d`officiers de liaison dans le cadre de nos ambassades des pays occidentaux, qui veillent prioritairement à l`adoption par notre pays de l`acquis Schengen, de sorte que l`on puisse atteindre le plus vite possible l`objectif de supprimer la nécessité des visas dans la relation avec les pays membres de l`UE.

J`ai remarqué une réaction favorable de la part des dignitaires de l`UE, même de la part du Premier ministre belge. J`ai tenu à souligner ce dernier aspect parce que, les 28-29 mars, il effectuera une visite de travail à Bucarest. Au cours des discussions que nous allons avoir, nous analyserons y compris les dossiers de l`adhésion de la Roumanie à l`UE, tenant compte du fait que la Belgique assurera la Présidence de l`UE après la Suède.

Au cours de la rencontre que j`ai eue avec le premier ministre belge, nous avons abordé aussi les relations bilatérales, discutant et essayant de trouver les meilleures formules pour la poursuite des investissements belges en Roumanie.

En tant que conclusion à ce sujet je voudrais vous avouer que nous nous attendions à plus d`indifférence et plus de réticences vis-à-vis de notre pays; cependant, nous avons été accueillis avec un vif intérêt et je tiens à le souligner, car j`estime que c`est la conclusion la plus intéressante que nous avons tirée à la suite des entretiens que nous avions eus.

La dernière partie de cette journée, dans le cadre des discussions que j`ai eues avec M. Verheugen, j`y ai ressenti un changement de climat, davantage de chaleur de sa part, aspect que je suis heureux de vous faire connaître.

Pour ce qui est des messages que j`ai reçus, je chercherai brièvement de vous en faire part: l`une des idées de base qui sont revenues assez souvent fut celle que la Roumanie est un pays assez important pour l`UE. Tant M. Prodi, que M. Verheugen l`ont souligné. Mais, comme on nous l`a fait remarquer, il est besoin de la volonté politique pour résoudre certaines des questions, qui, ces derniers temps ont retenu moins l`attention des gouvernants de Roumanie.

Voilà pourquoi je souhaiterais encore répéter que l`on a apprécié positivement certaines mesures que nous avons adoptées ces derniers temps, certains documents que nous avions élaborés: le plan d`action, par exemple, pour la stratégie économique à moyen terme, la réponse au questionnaire sur les visas et le plan d`actions en ce qui concerne ce que nous avons à faire pour résoudre certains problèmes de ce domaine qui attendent encore la solution. Le fait que nous ayons été en mesure de transmettre le 15 janvier, comme nous l`avions promis, les réponses à ce questionnaire, fut estimé un élément positif. L`adoption de quelques lois importantes au début de cette année et de ce gouvernement, représenta un autre élément positif du point de vue de l`UE.

J`ai présenté un calendrier de la présidence roumaine à l`OSCE et j`ai souligné le fait que la politique extérieure roumaine essayera de corréler les actions du sein de l`OSCE avec les actions du calendrier des activités de l`UE et de l`OTAN, ce qui parut, d`une certaine manière, une réponse aux demandes de la part de ceux que nous avions rencontrés.

Avant tout on est convenu sur la nécessite d`un cadre cohérent juridique et fiscal, de plus de sérieux dans la manière dont nous traitons nos relations avec les partenaires de l`étranger. On m`a dit, et je pense que c`est très correct, que nous devons accélérer le processus de négociations, de sorte que, et de ce point de vue, nous puissions, sinon nous placer en première ligne des Etats qui sont en train de négocier avec l`UE, atteindre, au moins, l`objectif d`entamer, avant la fin de 2002, les négociations à tous les 29 chapitres que nous aurons à discuter avec l`UE.

Il est également important de tenir compte du fait que la problématique des visas - dans le sens de l`élimination de leur obligation pour les citoyens roumains - dépend de certaines questions techniques assez compliquées. Notre frontière de l`Est est une frontière qui risque de créer pour les pays membres de l`Union européenne des problèmes en avalanche, sous l`aspect de l`immigration irrégulière, mais aussi en ce qui concerne la contrebande avec des cigarettes, le trafic de drogues et la contrebande avec armement. Il est de notre intérêt, tout comme de celui de l`UE, de sécuriser cette frontière et, de ce point de vue, besoin est-il non seulement de réglementations meilleures, mais aussi de sommes importantes d`argent. Nous avons demandé le soutien de l`UE pour accomplir cet objectif d`intérêt commun.

Je veux également souligner le fait que nous avons discuté d`une manière détaillée la problématique des enfants institutionnalisés, j`ai discuté amplement avec la baronne Emma Nicholson à ce sujet.

De notre délégation a fait partie aussi Mme Brânduşa Predescu - secrétaire d`Etat, le chef de l`Agence pour la protection des droits de l`enfant et Adoptions et nous sommes convenus sur un agenda de travail extrêmement serré qui aboutisse à la mise en place d`une meilleure crédibilité en ce qui concerne notre nos efforts en ce domaine, ainsi qu`à l`adoption de certaines mesures très concrètes pour l`utilisation intelligente des fonds disponibles qui y sont alloués.

Je voudrais vous dire quelques mots sur les relations avec l`OTAN. Il est important pour nous à accomplir les objectifs que nous avons fixés avec les responsables de l`OTAN, tenant au Plan National d`Adhésion, il est important à comprendre que cette année est essentielle pour la Roumanie en vue de nous faire inscrire sur la liste courte de choix pour l`élargissement de l`organisation. Par l`accomplissement des ces objectifs, nous souhaitons que le sommet de l`OTAN de l`année prochaine constitue un succès pour nous, que ce ne soit pas pour la troisième fois que la Roumanie ne réussirait pas à réaliser ses objectifs concernant son adhésion à l`OTAN. Naturellement, ici, la décision dépendra de nombreux autres éléments, que nous ne pouvons, pour le moment, bien apprécier: d`éventuelles modifications des priorités de l`administration américaine, notamment les implications d`une stratégie qui mette l`accent sur le système de défense anti-missile, voire une reconsidération des rapports et des intérêts entre l`UE, ou les pays occidentaux européens, et les Etats-Unis.

Il y a nombre d`éléments qui compteront, également, dans la décision concernant l`établissement de l`ordre du jour du sommet de 2002 et qui peuvent influencer le maintien de la Roumanie sur cette liste. Nous n`avons pas trop de temps pour faire inclure la Roumanie dans cet ordre de priorités, c`est pourquoi, cette année 2001, comme je le disais, est extraordinaire de ce point de vue.

Pour cette raison, je veux considérer que la visite que j`ai effectuée avec mes collègues, le ministre des Affaires étrangères, M. Mircea Geoană, Mme Hildegard Puwak, le ministre pour l`intégration européenne, M.Vasile Puşcaş, ministre délégué, négociateur en chef pour l`intégration européenne, Mme Brânduşa Predescu, secrétaire d`Etat, responsable pour la problématique des enfants institutionnalisés et le chef de l`Autorité nationale pour la Protection des Droits de l`Enfant et Adoptions - a représenté une visite de premier contact avec les représentants de l`Union européenne et avec les représentants de l`OTAN.

La première visite à l`étranger que nous avons effectuée a eu, donc, un but très précis - de lancer un message clair concernant la volonté de notre Gouvernement d `accélérer le processus de négociation avec l`UE et l`OTAN, un message qui essentiellement, est un message d`ouverture et, dans le même temps, de responsabilité.

Reporter: Qu`est-ce vous pouvez nous nationalisés ?dire sur la restitution des immeubles

Premier ministre: La Roumanie respectera la décision de la Cour européenne des Droits de l`Homme. Il y a deux possibilités et l`on verra laquelle est la meilleure. De ce point de vue, il est très important, à mon avis, de souligner le fait que l`adoption de la nouvelle Loi sur les immeubles nationalisés influencera les futures décisions de la Cour.

Au sujet de la solution dont le Gouvernement devra tenir compte, il est nécessaire d`entreprendre une analyse des deux variantes pour identifier celle qui est possible en ce moment. Dans ces conditions la Roumanie, comme elle s`est engagée, devra respecter la décision de la Cour de Strasbourg.

Reporter: Est-ce que le délai de 100 jours, fixé par la baronne Emma Nicholson est resté en vigueur ou bien a-t-on fixé un autre délai au terme duquel vous devez avoir adopté une série de mesures nécessaires ?

Premier-ministre: Mme Nicholson a eu l`amabilité de nous donner un message dans le sens que, si nous ne réussissons pas à relancer la relation de la Roumanie avec l`Union européenne, nos messages doivent être très rapides. Le délai de 100 jours était en quelque sorte une formule métaphorique, à travers laquelle elle souhaitait nous suggérer d`?uvrer le plus vite possible, et nous, nous avons ?uvré même avant la fin du délai des 100 jours. Mme Nicholson n`a pas évoqué devant moi ce délai, plus encore, elle s`est amusée lorsque je lui ai fait connaître ces commentaires de presse de Roumanie.

Je suis absolument persuadé que nous, comme elle, nous avons tout intérêt à ?uvrer le plus vite possible, afin d`effacer certains des souvenirs défavorables existants encore à l`Union européenne au sujet de la Roumanie. D`autre part, l`intérêt majeur est celui de résoudre effectivement les problèmes pressants.

Reporter: Estimez-vous que les affirmations de M. Iliescu affecteront négativement le processus de privatisation des banques ?

Premier ministre: Non !

Reporter: Mais qu`est-ce que vous en pensez ?

Premier-ministre: Je ne sais pas quelle situation a évoqué M. le Président Iliescu. J`ai été absent quelques jours du pays et j`ai manqué ces déclarations, mais je vous promets que je les lirai attentivement et je les commenterai après.

Je vous remercie beaucoup.

Reporter: Estimez-vous que les affirmations de M. Iliescu affecteront négativement le processus de privatisation des banques ?

Premier ministre: Non !

Reporter: Mais qu`est-ce que vous en pensez ?

Premier-ministre: Je ne sais pas quelle situation a évoqué M. le Président Iliescu. J`ai été absent quelques jours du pays et j`ai manqué ces déclarations, mais je vous promets que je les lirai attentivement et je les commenterai après.

Je vous remercie beaucoup.

 

Le Cabinet du Premier Ministre, DAIS
25 janvier 2001