DECLARATIONS

 
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DECLARATIONS de Monsieur Adrian Năstase, le Premier ministre de Roumanie et de Monsieur Viktor Orban, le Premier ministre de Hongrie - Târgu Mureş, le 28 juillet 2001



M. Adrian Năstase

Mesdames, Messieurs,

Nous allons vous présenter les conclusions des discussions que nous venons d`avoir.

Je vais prier M. le Premier ministre de vous présenter d`abord ses conclusions.

M. Viktor Orban

M. le Premier ministre,
Mesdames, Messieurs,

Dans l`ensemble j`apprécie que nos discussions d`aujourd`hui ont été particulièrement fructueuses. Je remercie respectueusement le Premier ministre de Roumanie pour avoir offert l`occasion de cet entretien. Hier j`ai fait connaître à M. le Premier ministre que j`ai eu des relations particulièrement cordiales avec les Premiers ministres antérieurs de Roumanie, ce qui ne voulait pas dire que nous sommes tombés toujours d`accord sur les questions abordées ensemble. En dépit de tout cela, nous avons eu la possibilité d`aborder toutes les questions qui nous préoccupaient et, selon les possibilités, les résoudre.

Notre entretien d`aujourd`hui este une promesse politique. J`ai le sentiment que nous allons réussir à établir des relations aussi bonnes qu`avec l`actuel Premier ministre. Nous venons devant vous à la suite des discussions très intéressantes et utiles.

En fait, il serait intéressant de vous rendre tout le contenu de nos discussions, mais je vous prie de nous permettre de ne pas le faire à cause du temps réduit que nous avons à notre disposition. Nous ne pouvons pas vous montrer les aspects littéraires et philosophiques de nos pourparlers, en dépit du fait qu`elles se sont avérées extrêmement intéressantes et incitantes.

Naturellement, un entretien a plusieurs mérites. Celui que nous venons d`achever en a même trois. D`abord nous avons réussi à tirer au clair les questions avec lesquelles nous ne sommes pas d`accord, surtout si nous réussissons à connaître aussi les arguments principaux de l`autre partie au sujet d`une question sur laquelle nous ne sommes d`accord. Deuxièmement, l`entretien fut utile parce que nous avons réussi à apprendre au sujet de quelles questions nous sommes d`accord.

Et troisièmement, élément extrêmement important c`est le fait que nous avons trouvé, nous avons cherché des solutions et des aspects concrets pour résoudre les problèmes.

Les pourparlers ont eu pratiquement deux volets distincts. d`une part, nous avons discuté au sujet de la loi concernant les Magyars vivant à l`étrangers et l`autre partie a concerné la situation générale des relations roumano-hongroises.

J`estime très important notamment ce second volet, car les relations roumano-hongroises ne peuvent pas se réduire à la loi des Magyars de l`étranger. C`est pourquoi nous avons passé en revue des aspects de sécurité politique, des problèmes d`intégration, des questions concernant, en général, les minorités. Nous avons également discuté des aspects économiques.

J`ai soumis à l`attention de M. le Premier ministre cinq propositions, et si j`ai cru bien comprendre sa réponse, il y a la possibilité de leur analyse par le Gouvernement de la Roumanie ; si nous allons trouver des solutions , nous les mettrons en pratique.

J`ai proposé de nous aider mutuellement dans la préparation pour l`adhésion. A cet égard, la Hongrie est prête à envoyer à Bucarest un groupe d`experts financé par le budget hongrois. Ce groupe d`experts sera continuellement à la dispositions du Gouvernement roumain qui pourra y faire appel à tout moment qu`il jugera nécessaire.

Il y a certains chapitres de négociations avec l`UE que nous avons finalisés et où nous avons une certaine expérience dont la partie roumaine pourrait bénéficier.

Deuxièmement, j`ai proposé que, dans la mesure où la Gouvernement roumain parvient à la conclusion que le trajet de l`autoroute qui va relier nos deux capitales traverse le Nord de la Transylvanie, à ce moment-là la Hongrie déclarera son intention qu`elle se réalise sur la base de collaboration financière et le budget hongrois participera volontiers à ce investissement.

Troisièmement, j`ai proposé, dans la perspective de l`accord de la partie roumaine, que le quota des Roumains travaillant en Hongrie augmente de 8.000 à 17.000, comme vous voyez, pus que le double.

Jai également proposé que les deux gouvernements forment un fonds économique commun, d`un montant de 10 miliards de forints qui puisse fonctionner en tant que système de garanties aux crédits pour les petites et moyennes entreprises qui souhaitent ouvrir une affaire en Hongrie.

De la meme façon, si les petits et moyennes entreprises de Hongrie souhaitent faire la même chose en Roumanie, ce fonds garantira aussi leurs crédits. Le Gouvernement hongrois sera disposé, si le cas se présente, à augmenter ces fonds

A la fin j`ai fait une proposition, dans le cadre de la discussion sur la loi du statut. J`ai exprimé la position que le Gouvernement hongrois n`aura aucune objection si le Parlement de la Roumanie ou le Gouvernement roumain élaborerait une loi offrant les mêmes facilités aux Roumains vivant en Hongrie offertes par la loi du statut des Magyars de l`étranger.

M. le Premier ministre a mentionné qu`il avait en vue la situation des Roumains de Hongrie et qu`il y a des préoccupations au sujet de leur éventuelle assimilation ethnique. J`ai proposé que le Gouvernement de Roumanie accorde le de facilités possibles aux Roumains de Hongrie, ce qui nous réjouira beaucoup. J`ai encore dit à M. le Premier ministre que, à mon sens, les citoyens hongrois d`ethnie roumaine pourraient être de bons citoyens hongrois uniquement s`ils gardent leur identité. Nous avons l`intérêt qu`ils restent de bons Roumains, care ainsi ils enrichissent notre paysage social. Bref, voilà donc les éléments que j`ai voulu vous présenter.

M. Adrian Năstase

Monsieur le Premier ministre ,
Mesdames, Messieurs,

Nous avons eu une discussion extrêmement intéressante et particulièrement utile au sujet des deux thèmes qui viennent d`être présentées :les relations générales bilatérales, d`une part et, d`autre part, la loi adoptée par le Parlement hongrois portant le statut des Hongrois de l`étranger.

Je partage entièrement l`avis de M. le Premier ministre que le niveau de nos relations bilatérales, leur dynamique doivent être amplifiées par nos contacts directs et par un dialogue efficace. C`est pourquoi j`ai salué les initiatives présentées. Il s`agit aussi de la consultation mutuelle concernant l`UE, de la recherche des meilleures formes de soutien réciproque dans le domaine des infrastructures, de la mise en place d`un fonds de soutien pour les petites et moyennes entreprises, tout comme de l`extension des réglementations sur les possibilités d`embauche de force de travail de Roumanie en Hongrie.

J`ai suggéré, d`ailleurs, à M. le Premier ministre que par la suppression du quota, qui est maintenant de 8.000 et pourrait devenir 17.000, à l`instar de l`accord que nous avons conclu récemment avec le Portugal, même le problème concernant les droits économiques contenus par la loi du statut pourrait être supprimé.

Au cas où il n`y aurait pas eu de pareil quota, naturellement on pourrait peut-être résoudre certains des objectifs visé par la loi et il n`y aurait plus existé une certaine dimension de ce que nous appelons une forme de discrimination.

Je me félicite qu`il y ait de la disponibilité de la part de M. le Premier ministre pour ce qui est de notre préoccupation liée à l`aide pour la minorité roumaine de Hongrie qui, malheureusement, este parvenue à devenir extrêmement peu nombreuse.

Quant à la loi du statut des Magyars, là aussi nous allons faire une certaine division du travail : M. le Premier ministre vous a présenté plutôt la dimension des relations générales bilatérales, moi je vais vous présenter quelques-une des éléments de la discussion concernant la loi du statut.

Nous avons présenté à M. le Premier ministre les arguments qui font que cette loi, au niveau des principes est difficile à accepter en Roumanie. Nous estimons que la protection des minorités nationales en Roumanie, y compris pour la minorité magyare, doit incomber à l`Etat roumain et seulement en subsidiaire, dans la mesure où certains éléments de protection ne seraient pas accordés ou il y aurait de violations flagrantes la communauté internationale pourrait intervenir. Cet élément de subsidiarité de la communauté internationale dans le domaine de la protection des minorités est l`une des caractéristiques du système actuel de protections des minorités. Or, nous estimons que l`Etat roumain a accompli toutes ses obligations et, de toute façon, il collabore dans de très bonnes conditions avec l`UDMR afin d`assurer que certains des intérêts de la minorité magyare soient encouragés et mis en pratique et ses droits soient protégés. Les réglementations adoptées ces derniers temps en Roumanie témoignent de notre attachements à une telle politique.

Je ne vais pas y insister, j`ai tout simplement voulu vous présenter un premier argument. De ce point de vue il est important de voir si les standards en matière de protection pour les minorité séseront rehaussés, or, ici la loi vise aux droits économiques et sociaux. Même si je trouve naturel qu`il y ait un soutien pour les éléments qui tiennent des droits cultuels, la question des droits économiques et sociaux peut faire naître une certaine discrimination et font effectivement naître une certaine discrimination qui nous, en Roumanie, nous pose des problèmes.

Je ne vais pas entrer dans les détails, parce que je ne me propose pas de vous présenter, ce ne serait pas correct de ma part, tous les arguments, toutes les discussions, mais je suis parfaitement d`accord avec M> le Premier ministre que cette zone est une zone où nous nous sommes présentés sincèrement nos points de vue et nous sommes tombés d`accord que nous ne sommes pas d`accord.

Je ne crois même pas que je devrais entrer dans les détails de cette présentation parce que je ne veux pas faire devant vous une plaidoirie et présenter les arguments que j`ai présentés dans le cadre des discussions. J`ai tout simplement voulu vous donner un exemple sur la manière dont nous avons discuté, sincèrement et très ouverts. Nous essayons de comprendre les problèmes qui existent d`une part et de l`autre.

Je vais en finir vous faisant partager la conclusion à laquelle nous sommes parvenus, non pas du point de vue de la loi, mais du point de vue des pas qui nous feraient avancer. En septembre il y aura une importante réunion du comité mixte créé sur la base du traité bilatéral. Nous voudrions voir jusqu`alors, mais aussi à l`occasion de cette réunion, si nous pourrions trouver des solutions concrètes de manière à ce que les objections ou les intérêts, d`un coté ou de l`autre, puissent être sauvegardés et incluses dans un accord. J`espère que ce sera possible.

Cependant, j`ai informé M. le Premier ministre que, au cas où ceci ne sera pas possible lors de ce comité mixte, le Gouvernement enverra la question au Parlement, dans les conditions où le Gouvernement hongrois, par le biais de M. le Premier ministre et par le mémorandum que nous avons reçu, nous fait savoir que le Gouvernement a un mandat de la part du Parlement hongrois. C`est pourquoi, dans la mesure où nous n`allons pas réussir à résoudre ces questions pratiques, il serait normal que nous aussi, au niveau du Gouvernement, transférions la question respective au Parlement, car elle nécessitera des solutions législatives.

C`est pourquoi je veux vous dire que notre rencontre d`aujourd`hui, la première de ce genre que nous ayons eue, fut, de mon point de vue, extrêmement utile. Et, comme nous avons eu la possibilité de faire notre connaissance, nous pourrions communiquer plus directement. Nous avons eu également l`occasion de mieux comprendre les positions exprimées et les raisons pour lesquelles nous avons adopté ces positions.

Notre volonté est de faire en sorte que nous puissions parvenir, par notre collaboration, à soutenir les intérêts de nos citoyens, quelle que soit leur ethnie, de devenir les citoyens de l`Europe de l`avenir.

 

Le Cabinet du Premier Ministre - DAIS
28 juillet 2001