DISCOURS

DISCOURS du Premier ministre, Monsieur Adrian Nastase, lors de la rencontre avec les chefs des missions diplomatiques et consulaires de la Roumanie à l`étranger - Palais Victoria, le 5 septembre 2001



Chers collègues,

C`est pour moi un grand plaisir de nous revoir. Je suis heureux d`avoir cette possibilité de discuter sur ce qui s`est passé ces derniers mois dans le pays, ce que nous nous proposons de faire les mois à venir. Durant les minutes que nous avons à notre disposition je vais vous présenter brièvement quelques-unes des questions les plus importantes de notre politique interne et quelques aspects qui concernent notre stratégie externe.

Je voudrais vous faire connaître quelques éléments liés à la performance économique, au stade de l`économie. Pratiquement, nous devons comparer les résultats actuels au programme de gouvernement, à la stratégie économique que nous nous sommes fixée.

Vous savez que l`un des objectifs principaux du programme de gouvernement est la reprise de la croissance économique. Nous voulons pouvoir marquer la croissance économique durant quelques années, de manière à pouvoir parler d`une croissance durable et non pas d`une croissance conjoncturelle. C`est pourquoi, pour cette période, nous nous proposons un rythme moyen annuel de croissance du PIB de 5 à 5,5%. Je ne tiens pas à insister sur la nécessité de l`accélération de la croissance économique. Vous n`êtes pas sans savoir ce qui s`est passé au plan éonomique ces dernières anéees, vous savez combien nous coûtent ces résultats, tant en ce qui concerne la réalité sociale, que dans le domaine de la compétion internationale.

Cependant, il est important le fait que nous avons réussi, le premier semestre de cette annéee, à confirmer ce que nous nous étions proposé dans le programme de gouvernement. Ceci est probablement important aussi compte tenu des accusations selon lesquelles nous n`aurions pas été capables jusqu`à maintenant de confrmer les engagements que nous avions pris, de mettre en oeuvre les obligations que nous nous sommes assumées.

C`est pourquoi je peux vous dire - et vous êtes les premiers à avoir la confrmation officielle - qu`au premier semestre de cette année le PIB a augmenté de 4,9%; 4,8% fut l`augmentation au premier trimestre et 5,1% au deuxième trimestre, ce qui signifie que nous nous inscrivons dans les paramètres que nous nous sommes fixés. Par conséquent, en regard aux solutions que d`aucuns voyaient très difficiles pour l`économie roumaine de cette année, nous avons réussi à témoigner que ces résultats, du moins au niveau des critères économiques, importants, confirment l`évolution, sans qu`il y ait de secousses très importantes, sans problèmes sociaux spéciaux. A cet égard nous ont été utiles les formules modérées, l`équilibre entre les efforts économiques et la capacité d`assurer un cadre social meilleur pour la paix sociale - je me réfère à l`accord que nous avons conclu, au début de l`année, avec les syndicats et les patronats.

Les investissements ont marqué une augmentation de 6,7%, la production industrielle de 9,6%, l`exportation de 15,4%. La conclusion en est, je le répète, que la prévision d`une croisance de 4,5% du PIB pour cette année est réaliste et crédible.

La production industrielle, comme je viens de le dire, a continué son évolution positive commencée dans la seconde partie de l`année précédente, mais dans une dynamique supérieure, ce qui confirme qu`il ne s`agit pas d`éléments conjoncurels, mais d`une croissance permanente. Au niveau de l`année entière, nous avons prévu une croissance industrielle de 8,3%, tandis que dans le programme était prévue une augmentation de seulement 5,2%.

La productivité du travail a augmenté de 14,9%, 16,5% dans l`industrie d`usinage. Il s`agit d`une action marquée, positive au niveau industriel.

Dans l`agriculture, la valeur de la production totale sera, nous l`espérons, de 3% supérieure à celle de l`année précédente; la production végétale connaîtra une croissance de 4,3%, celle animalière de 1,2%. Nous nous attendions à de meilleurs résultats, mais le temps, qui, au commencement fut extrêmement défavorable à l`agriculture, ultérieurement, à cause de la sécheresse, a influencé négativement, notamment sur les cultures du maïs et du turnesol. Ce sont quelques conclusions que nous avons tirées cette période en ce qui concerne l`agriculture. Je ne vais pas maintenant mentionner toutes les données que nous avons dans ce matériel, mais peut-être les informations essentielles. Toutes ces évaluations vous seront communiquées dans le courant de ces jours à venir.

Je voudrais me pencher surtout sur les leçons que nous avons tirées ces derniers mois. La première, et la plus importante, est celle liée à la manière dont nous devons traiter la question de la propriété et de l`exploitation agricole.

La propriété représente le résultat d`un complexe de faits générés par l`histoire, par les rapports de force, par une tentation d`émiettement des terrains par les héritages et cette chose doit être comprise correctement, en fonction des éléments législatifs ou contractuels.

Cependant, d`autre part, il existe le besoin de nous raccorder à ce qui signifie l`agriculture performante. De ce point de vue, force est de comprendre que seules les surfaces grandes peuvent offrir les bases d`une agriculture rentable. C`est pourquoi nous avons transmis qu Parlement un projet d`Ordonnance d`urgence concernant les exploitations agricoles. Nous voulons montrer très clairement la manière dont nous envisageons subventionner l`agriculture - pour les surfaces agricoles qui peuvent offrir la production dans le cadre de l`économie de marché, non pas pour l`agriculture de subzistence.

Il est inutile d`investir des fonds continuellement dans des cultures qui dépendent, tantôt du soleil, tantôt de la pluie. Nous ne pouvons plus continuer de la sorte. C`est pourquoi les subventions seront, pratiquement, réparties par produits. Nous offrons de l`argent, nous avons donné un million de lei /héctar pour ceux qui ont cultivé quelque chose, n`importe quoi. La politique dans le domaine de l`agriculture signifie établir très clairement ce l`on veut faire et alors on subventionne le produit que l`on veut obtenir. Naturellement, il est plus facile de semer du blè: une fois arrivé à maturation, on le moissonne, on met le feu à ce qui est resté sur les champs, qui sont cultivés encore une fois. Mais nous devons tenir compte aussi des plantes techniques, on doit suivre attentivement la culture du maïs, dans le contexte d`une meilleure politique concernant la zootechnie.

Je parlais d`une première leçon - l`encouragement des exploitations fonctionnelles et nous le faisons d`une manière lègislative. Il y a eu certains commentaires de la part des autres partis au Parlement, mais pas nombreux, cependant, parce que c`est une question de bon sens. Après plusieures années d`expériences malheureuses, je pense que tout le monde a compris que nous aussi nous devons mettre en oeuvre les mêmes méthodes qui sont appliquées dans les pays européens.

La deuxième conclusion importante est liée aux irigations. Actuellement, nous dépendons trop du système climatique, de l`évolution météo. Je ne vais pas insister sur le fait que nous avons réussi à faire un effort assez important, la première partie de l`année, afin de réhabiliter presque un million d`héctares de cultures, dont nous avons mis en fonction le système d`irrigations.

Malheureusement, on ne peut pas mettre en place un système d`irrigation efficce, notamment ces systèmes mobiles modernes d`irrigation, qui assurent une distribution meilleure de l`eau, à cause des terrains agricoles de dimensions très réduites, la propriété des paysans: nous avons trouvé des parcelles qui avaient une largeur de 10 mètres, cultivées de maïs, ensuite cultivées de tournesol, de pommes de terre etc.

D`autre part, les paysans qui avaient des terrains de dimensions réduites n`ont pas eu l`argent nécessaire pour payer au moins 50% de l`énergie électrique pour la mise en fonction du système d`irigation. Nous avons fait venir l`eau par les canaux jusqu`aux terrains respectifs, mais les paysans, sans l`argent nécesaire n`ont pas pu l`utliser, considérant qu`il y aurait la pluie et qu`ils ne devraient plus déduire du bénéfice final la somme qu`ils aurait, éventuellement, dû investir dans l`énergie électrique pour l`irrigation.

Quel est donc, pratiquement, le système actuel ? D`une part, s`il pleut, le paysan récupère la valeur maximale du produit; s`il ne pleut pas, la zone respective est déclarée calamitée et c`est tout le peuple qui va payer. Ce système ne peut plus continuer de la sorte, nous allons prendre des mesures pour le modifier. Il y a au Parlement un projet de loi portant sur les assurances dans le domaine agricole et une autre sur le crédit agricole.

Je me suis penché davantage sur le domaine agricole pour voue dire que je le considèrere extrêmement important à partir de ce moment. Après cette période où nous nous sommes tellement occupés à partager les terrains agricoles, le temps est venu de nous occuper de l`agriculture.

Il a des pays du nord de l`Europe où, grâce aux conditions d`ensemencement et d`entretien des cultures, on obtient de 6 à 8 mille kg de blé à l`héctare. Il est bizarre que pour la Grande Île de Braila, bien l`on ait annoncé une année exceptionnelle à un moment donné, l`on m`a dit que la récolte de blé était de 2500 kg à l`héctare. Porquoi donc ce faible résultat? Parce que dans toute cette équation il faut compter aussi sur le fait que l`on trompe l`Etat, parce qu`il faut payer les redevances et que l`on ne sait plus exactement comment la récolte de blé est enregistrée. Il y a là de nombreux problèmes.

Je ne veux pas vous ennuyer, entrant dans des détails très profonds dans ce domaine, je voudrais simplement vous dire que nous essayons, pour ce qui est de l`agriculture, de découvrir les principaux dysfonctionnements législatifs et d`ordre technique, nous orienter vers des zones de plus grand rendement, analyser ce qui se passe dans le domaine de la zootechnie, parce que là nous avons connu une continuelle décroissance.

Nous voulons utiliser deux crédits pour refaire le potentiel génétique dans la zootechnie, notamment un emprunt GSM de la part des Américains, mais aussi les programmes Sapard, que nous envisageons d`utiliser pour relancer la zootechnie, notamment les fermes de petits animaux, de 1000 à 4000 cochons, par exemple.

Je vais m`arrêter là avec les commentaires concernant l`agriculture. Il y a un très grand nombre de choses à réparer, un très grand nombre de choses à faire.

De toute façon nous avons réussi à mieux résoudre la situation des Réserves de l`Etat. A un moment donné, les Réserves de l`Etat étaient utilisées plutôt pour des débouchées d`affaires - nous sommes encore en train de poursuivre toutes sortes de firmes qui doivent rendre aux Réserves de l`Etat certaines quantités de céréales, d`huile commestible. Enfin, nous avons partiellement réussi, mais nous avons encore beaucoup à faire. Pourquoi ? Parce que le système, en tant que tel, a fonctionné d`une manière que je ne veux pas qualifier maintenant.

Ce que je considère plus important à aborder ce sont les problèmes que nous affrontons actuellement liés aux relations avec le FMI et à la problèmatique économique en général. Ces jourrs nous avons entamé des discussions à Bucarest la lettre d`intention avec le FMI. Il y a eu plusieurs rounds de discussions. Nous avons fait le point de nombreux problèmes avec les équipes du FMI. Je veux dire que, en général, ces discussions nous ont éé reès utiles, nous permettant, dans pas mal de situations, de découvrir certaines questions que nous n`avions pas vues auparavant, ou nous ne voulions pas voir très nettement. Je dirais que les résultats obtenus sont dus à ce système de travail.

Pour ce qui est de l`inflation, nous avons réussi à rester dans une zone très rapprochée de ce que nous nous sommes proposé. Permettez-moi d`être d`accord avec ceux qui considèrent que le taux d`inflation représente le principal problème de l`économie roumaine à ce moment et nous avons réussi à ne pas le faire baisser en dessous d`un certain niveau. L`année dernière nous avons eu un taux d`inflation de 40 à 41 %. Nous avons fixé pour cette année 25%, probablement nous allons atteindre 28 à 29%, mais solon nos évaluations, en dessous de 30%, ce qui est absolument remarquable. J`espère que les choses aillent de ce train. Ceci est dû aussi au fait que nous avons suivi très attentivement le fonctionnement de l`économie. Un rôle important à cet égard ont eu les collègues du Gouvernement.

Nous avons quelques problèmes que nous ne maîtrisons pas très bien, parce que nous ne pouvons les maîtriser qu`à petite échelle. Il s`agit du déficit commercial, qui pourrait, à la fois, être un bon signe comme un mauvais signe. Nous allons voir, en fonction de l`impact économique: si la croisance des importations est due à l`introduction dans le pays d`équipements pour lancer toutes sortes de petites et moyennes entreprises, pour moderniser les technologies et ainsi de suite, ça veur dire que c`est une bonne chose. S`il ne s`agit que d`une différence, marquée par d`importations sans efficacité économique, alors, naturellement, cette blance commerciale nous coûtera cher.

Je tiens à vous présenter ces éléments liés à la bataille que nous menons afin que nous suivions tous, le plus attentivement possible, les exportations et les importations et tenter d`aider, dans la mesure du possible, la relance de l`Eximbanc en vue de promouvoir les exportations roumaines. J`ai reçu aujourd`hui de la part de Mme Diaconescu, la présidente de la banque, un plan stratégique pour la relance de la banque, pour sa capitalisation, dans l`idée de soutenir massivement les exportations. Là où nous en sommes, naturellement, nous esayons de voir ce que nous pouvons y faire.

Pour le moment, nous avons essayé à résoudre aussi des problèmes du domaine bancaire. Nous y sommes parvenus pour certaines banques. Je pense que la privatisation de Banque agricole est une chose extrêmement importante, je pense la même chose de la privatisation de la Banque Dacia Felix. Et, en général, je ne pense pas qu`il faille laisser toutes sortes de patients dans la salle de réanimation: si nous pouvons, d`une cetaine maière, résoudre un problème, faire avancer ces solutions bancaires ou économiques, qui se trouvent en stand-by, je pense que c`est notre devoir de le faire.

J`aurai, peut-être dû parler davantage sur les privatisations, mais là aussi vous aves assez d`éléments. Il y a eu pas mal de personnes qui ont considéré que nous faisons semblant d`y travailler sérieusement et ils ont été surpris, à la manière superlative, de la privatisation du Sidex, considérée la plus importante de ces dernières annèes, et probablement dans une zone plus étendue que la Roumanie. Nous en avons appris une autre leçon, au sujet des 1800 firmes existantes autour de ce combinat et qui oeuvraient en tant qu`intermédiares. Je ne tiens pas à qualifier, d`une manière ou d`une autre, ces opérations, mais il est très clair qu`il y a une certaine division du travail - l`Etat supporte les pertes, tandis que certaines firmes encaissent les bénéfices. C`est une opération assez intéressante et la leçon, pour nous, c`est qu`en effet, la privatisation représente la seule solution de nettoyer le mécanisme de fonctionnement de ces grandes entreprises d`Etat. Je pense, naturellement, à celles qui sont profitables, car, en ce qui concerne les autres, on y détache les pièces et équipements en fer ou en acier inoxidable et on le vend.

Nous voulons continuer concrètement les processus de privatisation, nous avons d`ailleurs, aussi, les deux problèmes importants avec la Banque Mondiale et avec l`Union européenne. Ce sont des choses extrêmement sérieuses que nous sommes en train de réaliser.

L`Union européenne représente, d`ailleurs, pour nous, un partenaire très important. L`un de mes conseillers économiques est M. Ravazio, qui a travaillé longtmps à la Commission européenne. Même actuellement, lors de ces discussions avec le Fonds Monétaire, par exemple, il nous aide à voir comment l`on peut diriger d`une manière juste les efforts à faire dans le domaine économique et quelles sont les contraintes dont il faut tenir compte au niveau social.

Il y aurait beaucoup de choses à dire pour ce qui est du domaine économique. Cependant, vous allez peut-être discuter ces questions avec mes collègues qui vous présenteront certains aspects liés à l`industrie, aux privatisations.

Je voudrais me pencher maintenent, brièvement, sur la problématique sociale. Je considère qu`il est très important d`expliquer où en est maintenent la Roumanie et, notamment, la population de la Roumanie, en ce qui concerne le niveau de vie. On nous adresse une multitude de conseils, de suggestions, mais nous devons tenir compte, avant tout, de ceux que nous représetons, qui ont leurs problèmes, non seulement de ceux qui lisent des livres intéressants dans différentes bibliothèques du monde. Vous pourrez prendre de chez M. le ministre Cazan, demain matin, un matériel comparatif très intéressant, concernant les pays candidats à l`UE - l`évolution du PIB et du pouvoir d`achat depuis 1989 jusqu`à maintenant. Il est très important de prendre acte de ces choses parce que nous devons prendre aussi en considération cette formidable pression, la pression sociale.

Quelle fut, en quelques mots, notre philosophie cette année à cet égard ? Du point de vue social, nous avons voulu maintenir le pouvoir d`achat au niveau de l`année dernière et d`indexer les salaires de manière à ce que ces augmentations des salaires couvrent le taux de l`inflation. Naturellement, si au niveau général, ceci peut être, et même fut, réalisé, on a créé un déséquilibre de la balance que l`on ne peut pas expliquer publiquement. La force la plus accentuée de négocier est détenue, sans conteste, par les régies du Ministère des Industries. Là les augmentations des salaires n`ont plus été de 135%, mais de 145%, voire 150%, dans certines régies. Les retraités, qu`est-ce qu`ils peuvent y faire ? Ils vont chez M. le président Iliescu, ils vont aussi ailleurs pour s`en plaindre, ils n`ont pas la force des syndicats de ces régies pour dire “si vous n`acceptez pas le contrat de travail dans ces conditions, nous allons bloquer le transport de l`energie, nous bloquerons la rue et ainsi de suite. Ce n`est pas très correct, mais force est de reconnaitre le fait que nous avons à faire à une réalitè, que nous ne pourrions corriger que graduellement.

Dans tous les cas, l`idée de base fut celle d`introduire cette année un système de correction au niveau des salaires, à même de maintenir le pouvoir d`achat. Naturellement, l`on peut discuter, finalement, de l`ensemble qui ne se répète pas jusqu`à la fin dans les coûts essentiels pour les familles. Mais ceci est déjà une discussion que nous pourrions aborder d`un autre point de vue, en fonction de certaines mesures que nous allons prendre les semaines à venir.

Nous avons voulu que l`argent dont nous disposons, en plus des coûts du projet dans le domaine social, soit utilisé dans les investissements. A cet égard, nous avons compté beaucoup sur le lancement du projet de construction et de finalisation de l`Unité nucléaire no.2 de Cernavoda, qui fut oublié quatre années durant. Et pourquoi cela ? Parce que nous aussi nous savons, tout comme ceux qui nous ont précédés, le fait que ceux qui inaugureront l`unité respective seront d`autres que ceux qui font des efforts pour sa finalisation. Nous nous y sommes engagés, car nous considérons cet objectif extrêmement important, étant donné qu`une centrale nucléaire signifie 10% de la production énergétique, pour des coûts très bas. Il s`agit donc, d`un investissement extrêmement rentable, finalement profitable, mais qui traîne depuis au moins quatre ans. Cependant, nous l`avons commencé et nous y avons accompli des choses très importantes. Nous avons commencé aussi la modernisation de certaines centrales aux charbons.

Quant à l`infrastructure, nous avons réussi à démarrer deux programmes très ambitieux pour les logements. Il s`agit d`un programme pour quatre ans, visant la construction de 38.000 logements au loyer pour les jeunes et d`un autre, beaucoup plus ambitieux, selon le système norwich, par crédit hypothécaire.

Il y a une grande demande dans ce domaine, car l`année dernière, par exemple, le nombre des logements dans ce système fut de l`ordre des dizaines. Le système, pratiquement, ne fonctionne pas encore. Je fais une paranthèse: comment aidons-nousce système de crédit hypothécaire ? Il est bien claire qu`à un prix de 400 à 600 dollars par mètre carré de construction, personne de niveau moyen en Roumanie ne peut se permettre de s`acheter un appartement ou une maison. Nous essayons à forcer les prix au niveau de 150 à 200 dollars par mètre carré, à la limite, de 250 dollars. Comment allons-nous faire ? Grâce à la colaboration avec les autorités locales, qui mettent à la disposition, gratuitement, le terrain et les utilités; en trouvant les zones qui qui permettent des constructions de ce genre l`on ne paie que la construction proprement dite.

Si une maison n`est pas faite en béton, selon le modèle de casemate, ça veut dire que ce n`est pas une maison ? Il y a de nouvelles technologies, des maisons qui sont construites autrement. Hier j`ai visité la Romexpo. On y présesente une maison ayant une structure métallique et toutes sortes de technologies sophistiquées, dont la construction ne dure que deux ou trois semaines. Au lieu d`attendre une année et demie, avec tous les coûts supplémentaires pour les matériaux et le travail nécessaire, il faut trouver des programmes et des modalités de réduire d`une manière substantielle les prix et, d`autre part, d`accroître le rendement de la construction. Je ferme cette parenthèse.

Je parlais de la dimension sociale, des investissements plus amples, utilisant le plus d`argent possible, afin de mettre sur pied une économie dynamique, à même de nous fournir, à moyen terme, les bénéfices qui, ultérieurement, soient destinés au domaine social.

Quel est l`objectif principal pour l`année à venir, toujours dans le domaine social ? Le nombre des chômeurs a baissé de 11,8%, l`année dernière, à 8,4%. Malgré les privatisations que nous faisons, tout comme certaines actions économiques, quelques-unes très profondes, nous essayons de les dérouler parallèllement au soutien accordé aux petites et moyennes entreprises: des règlementations fiscales distinctes, certaines facilités qui leur sont accordées. Mme la ministre Silvia Ciornei va vous en présenter quelques aspects, je voudrais simplement vous faire comprendre que l`effort de restructuration nous l`envisageons en manière de binome, dans le sens que ceux qui sortent du système d`Etat, par la restructuration économique des grandes entreprises, devraient trouver de nouveaux emplois dans la zone des petites et moyennes entreprises. Les foires aux emplois de ces derniers temps nous ont montré qu`il y a déjà des capacités d`absorbtion, tout comme des offres d`emplois.

Le salaire réel pour les premiers six mois a augmenté de 5,9%, ce qui, du point de vue statistique, signifie une certaine augmentation du pouvoir d`achat. Je ne vais pas y entrer dans les détails, parce que vous n`êtes pas sans le savoir comment les chiffres de ce domaine peuvent tromper.

Pour l`année à venir, l`objectif que nous nous proposons est de comprimer la polarisation sociale. Actuellement, en Roumanie la polarisation sociale, la différence entre ceux qui ont des revenus très importants et ceux qui gagnent très peu est énorme. C`est pourquoi nous souhaitons comprimer la distance entre les deux pôles sociaux, d`en bas vers le haut, augmentant le niveau des revenus très réduits. Comment allons-nous faire ? D`une part, en ce qui conscerne les retraités, nous commencerons l`harmonisation des pensions, ce qui veut dire l`augmentation des des petites pensions, afin de réduire le décalage entre ceux qui sont partis en retraite il y a 20 ans et ceux qui l`ont fait ces dernières années. En Roumanie, au moment où il n`y avait plus d`autre solution, un certain groupe ou segment social a été obligé de partir en retraite. On est parvenu à une situation absolument paradoxale: nous avons plus de 6 millions de retraités, pour une population active d`environ 4 millions. Dans les conditions où nous avons 0,8%, ou même moins, de salariés qui assurent une pension vous vous rendez compte quelle est, en fait, la pression sur le niveau du salaire. C`est pourquoi il faut comprendre quelle contribution sociale représente la composante la plus coûteuse, actuellement, la fiscalité en Roumanie. Même de petites augmentations des pensions signifient des efforts immenses au niveau du budget. C`est ce que nous n`aimons pas reconnaître publiquement, mais, avant de réajuster ce rapport, avant de trouver des formules supplémentaires pour le système des retraites, nous serons exposés à une certaine pression. Le système des retraites entrera après dans les rouages d`un mécanisme, nous commençons à discuter aussi du deuxième volet, du système privé de retraites, au choix et, un peu plus tard, peut-être celui obligatoire. Cependant force est d`éliminer cet écart - je dirais immoral - entre un ingénieur parti en retraite il y a 20 ans et un autre qui part maintenent en retraite, les deux ayant travaillé, en fait, identiquement. Il faut supprimer ces immenses différemces entre les pensions. Naturellement, il peut y avoir certaines justifications, chacune avec ses arguments, mais il est clair que l`on a vu naître un mécanisme qui n`est plus bien articulé.

Ce serait une première question. Cependant, ceux qui pensent que nous allons faire ce réajustement des pensions l`année prochaine se trompent. Conformément à notre programme cette mesure ne sera pas finalisée avant la fin de 2004, afin de pouvoir allouer les ressources nécessaires à cet effort.

La deuxième question importante est la Loi portant le revenu minimal garanti. Elle augmente graduellement les revenus, selon le nombre des membres des familles, allant de 1,1 million à 2,3 millions de lei. Ces croissances seront, pratiquement, extraordinaires. Pour ceux qui ont de petits revenus, ceux-ci augmenteront de quatre à cinq fois. L`idée, je le répète, est celle de comprimer d`en bas vers le haut l`écart social entre les revenus.

Le salaire minimal a augmenté déjà, jusqu`au 1er mars, de 40%, de 1 million à 1,4 million de lei. Mais là nous pouvons discuter aussi dans quelle mesure a compté l`inflation. De toute façon, l`augmentation est plus grande que l`inflation.

La déduction personnelle de base non imposable pour la fixation des taxes sur les revenus a été majorée de 15,8%; 900 mille élèves provenus de familles aux revenus moyens mensuels par membre de famille en dessus de 50% du salaire minimal brut bénéficieront d`aide de l`Etat pour l`achat de livres et cahiers pour la rentrée. Nous avons lancé récemment un programme par le biais duquel nous accordons gratuitement du lait en poudre aux enfants ayant moins d`un an, là où il est nécessaire. Nous essayons donc aussi des programmes, des projets sociaux qui compensent partiellement les manquement existants. Le plus difficile, probablement, cet automne sera de trouver les solutions d`intervenir pour compenser les coûts d`énergie thermique et de l`agent thermique qui, depuis plus d`une année, n`ont plus été mis à jour.

Nous payons en dollars les gaz naturels achetés, c`est pourquoi il faut refaire les stock respectifs, il faut trouver les ressources afin de dépasser les difficultés de l`hiver. Ce sont des questions assez compliquées, assez douloureuses. En général, dans le cadre du Gouvernement, nous avons très bien collaboré, nous avons réussi chaque fois à trouver les solutions qui nous permettent à avancer sans difficultés dans la voie que nous nous sommes fixée.

Je voudrais mettre fin, pour le moment, à ces commentaires de politique interne, pour passer brièvement à la politique externe sur laquelle nous aurions dû nous pencher plus amplement. Vous avez eu, cependant, l`occasion d`en discuter au Ministère des Affaires Etrangères et je ne pense pas que ça vaille la peine d`entrer dans trop de détails.

Je voudrais, quand même, souligner le fait que notre réunion coïncide avec l`adoption du Rapport pour la Roumanie au Parlement européen. Je pense qu`il s`agit d`un signal extrêmement important, que nous pourrions adopter tel qu`il est, je ne dois pas intervenir pour l`expliquer. Il met en évidence les mesures que nous avons prises, tout comme leurs résultats et les efforts que nous avons faits. Vous allez voir le rapport, vous allez voir quels sont les points encore difficiles et où il faut encore continuer notre action. A mon avis, l`administration publique - tout comme la gestion des problèmes, en général, représentent des aspects que nous devrons suivre très attentivement. Il semble que nous ne savons pas gérer, à partir des problèmes soulevés par un immeuble - hier soir le siège du Gouvernement est tombé en panne d`électricité, par exemple - jusqu`aux problèmes d`un ministère, comme ce serait la gestion des ressources humaines et des éléments qui tiennent, au niveau du pays, à cette imbrication efficace entre l`administration centrale et l`administration locale.

Vous avez, probablement, appris le fait que nous avons pris des mesures très importantes, y compris en ce qui concerne le transfert de certaines compétences du Ministère de l`Intérieur au Ministère de l`Administration Publique. Là, naturellement, nous devrons aller jusqu`au bout pour trouver les meilleures solutions.

Je viens de mentionner le Rapport de l`Union européenne et nos problèmes qui y furent consignées à la suite de nos entretiens. Nous allons continuer, probablement, à ressentir une compétition très dure quant à l`intégration européenne, tout comme nous constaterons une dure compétition pour ce qui est de l`adhésion à l`OTAN. Je ne tiens pas à insister maintenant sur ces deux objectifs.

Je veux, cependant, vous dire que nous avons pris très au sérieux l`action liée à l`OTAN. Nous n`avons pas beaucoup de temps à notre disposition. Nous avons un plan avec une stratégie d`action et, entre paranthèses, je tiens à souligner, encore une fois, le besoin d`introduire, dans nos actions la zone non gouvernementale.

Le second point important que je souhaite souligner est lié à l`activité économique et là, je vais partir d`un constat personnel. Je cherche à me rappeler si, durant ces huit mois depuis que nous sommes au gouvernement, il y a eu un seul ambassadeur étranger venant me consulter pour un problème politique. Peut-être qu`il y en a eu. Mais le plus grand nombre, pour ne pas dire tous, sont venus me voir pour des questions économiques - quelque firme ayant des problèmes auxquelles on n`avait pas répondu et qui avait des difficultés. Je ne sais pas si nous comprenons très clairement, au niveau du Ministère des Affaires Etrangères, que le monde a changé. Notre système de communication est un peu diffèrent. Lorsque le problème des visas pour la Tchécoslovaquie est survenu, j`ai téléphoné à M. Zeman, qui m`a fait comprendre différents aspects. Ça ne me fait pas plaisir de le reconnaître, mais il avait raison d`un certain point de vue, à savoir, qu`ils avaient lancé toutes sortes de signaux à la partie roumaine, mais rien n`y fut fait.

Je vous disais que nous avons discuté directement et nous avons établi conjointement, M. Zeman et moi, certaines questions. Par la communication politique, évidemment, on parvient plus vite à un consensus. C`est un genre de communication que nous devrions utiliser beaucoup mieux.

Mais, ce que les ambassadeurs peuvent faire d`une manière extraordinaire est de s`occuper des questions économiques. Le problème essentiel, de mon point de vue, est l`investissement “green fields”. Dorénavant, nous allons juger votre activité selon ce critère. A l`heure actuelle nous avons l`impression que si nous avons adopté une loi éventuellement meilleure, si nous avons établi deux ou trois zones où fonctionnent des guichets pour les investissements, les grands investisseurs s`y présenteront pour dire: “- Faites -nous enregistrer car nous souhaiterions faire quelque chose en Roumanie”. Non, ça ne se passera pas commes ça; il faudra que nous, par le biais de commis voyageurs, cherchions des investisseurs pour ce que nous voulons réaliser. Un exemple célèbre que je donne chaque fois, concerne les appareils d`air conditionné. En Roumanie, on voit partout des appareils d`air conditionné. Mais nous n`avons pas été capables jusqu`à maintenant de construire une fabrique d`appareils d`air conditionné dans notre pays. Si nous l`avions voulu ardemment, nous serions allés chez trois ou quatre producteurs de tels appareils, nous leur aurions accordé des facilités, leur aurions dit l`endroit où ils auraient pu construire et les aurions fait venir ici. C`est ce l`on comprend par investissement green field.

C`est pourquoi nous avons maintenant lancé le projet des parcs industriels que je vous prie d`analyser attentivement, tout comme les autres nouveaux projets d`investisements, que je considère extrêmement importants. Ils ont commencé déjà dans de nombreux endroits, mais ils ne furent pas mis sur pied que là où nos concitoyens ont été capables de contacter un potentiel investisseur et lui dire ce que l`on peut faire en Roumanie et comment on peut l`aider pour ne pas attendre des années une approbation. Il y a un département au Gouvernement qui s`occupe des investissements plus importants; il y a une structure au Ministère des Affaires Etrangères et une autre au Ministère du Développement. Nous sommes donc capables de réaliser ces choses, à mon avis, assez bien. Il faut, cependant, essayer de lutter pour la mise en place de ce genre d`actions économiques dynamiques.

Au niveau de l`agriculture, également, il faut procéder de la même manière. Il y a toutes sortes de IAS (ex Exploitations Agricoles d`Etat - ndrl) abandonnées, il y a toutes sortes de personnes qui les maintiennent en stand-by pour en tirer encore profit. Nous allons faire de grands efforts afin de clarifier le régime de la propriété, dans l`industrie comme dans l`agriculture, de manière à ce que ce genre d`investissements puisse bénéficier de conditions très transparentes.

Si nous voulons véritablement être pris en considération, le secret est l`économie et uniquement si elle va bouger. De cette manière, les jeux semi-politiques et les compétitions de toutes sortes seront submergés ou bien se réajusteront. Force est d`aller dire aux Américains: “-Nous voulons mettre en oeuvre deux ou trois projets avec vous”, tout comme aux Allemands, aux Français, aux Italiens. Force est de les approcher et d`établir, avec chacun séparément, ce que nous avons à faire.

Voilà donc, brièvement, ce que j`avais à vous dire.

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